En passant par Saravane, Paksé, Attapeu, Paksé…

Et voilà deux semaines écoulées, bien remplies de rencontres – souvent inattendues, d’échanges et de découverte. Des temps d’écoute précieux et riches, des occasion de partage d’expériences passées, de réflexions sur la culture et la relation entre culture et Évangile, sur la situation du pays et de l’Église… (entre autres!)

Savannakhet

Arrivée dimanche matin juste pour participer au culte à l’Église de Savannakhet avec Nathalie et les Steffen.


En fin d’après-midi, on se retrouve au bord du Mékong pour une marche de santé avec les Steffen et Nathalie

puis marché du soir pour retrouver Vanh et famille (Vanh et Chansy, ainsi que sa belle-sœur et son beau-frère).

Surprise, ce soir j’ai carrément froid ! La température a chuté, le vent s’est levé, et ma veste légère est restée dans ma valise…

Au bord du Mékong. Nathalie et les Steffen.


Lundi 8 au matin, rencontre entre une délégation du SFE et la fondation ADF, pour évaluer la situation et dessiner les contours d’une collaboration qui leur permette d’acquérir les moyens de de déposer des demandes de fonds pour leurs propres projets, avec des descriptifs et des rapports qui répondent aux exigences des bailleurs de fonds institutionnels… La route est encore longue.

Saravane

En route pour Saravane. Là-bas, notre nouvelle phase de projet est reportée de plusieurs mois (peut-être même une année), suite aux réductions budgétaires de la France pour le poste de l’aide au développement, et Kareen Chantreux s’occupe à recalibrer un projet à moins de la moitié du budget initial. Peut-être n’est-ce finalement pas une si mauvaise chose, mais cela complique le travail, nous a obligés à licencier des collaborateurs et à résilier la location des bureaux…

Mais les plus affectés sont les organisations qui dépendent de l’aide américaine… avec un certain nombre de projets arrêtés brusquement fin-janvier suite aux décisions d’un certain président !


Le terrain d’Aude et Vanh

Aude et Vanh sont une famille franco-laotienne de notre équipe. Arrivée comme jeune infirmière au SFE en 2005, Aude a épousé Vanh Kéovongkhot en 2010. Ils préparent un projet personnel qu’ils caressent depuis longtemps : s’établir sur leur propre terre au Laos. ils ont enfin trouvé un terrain, en vue d‘y pratiquer une agriculture durable avec un volet touristique. Environ 18 ha encore en forêt, dans un coude de la Nam Sai (la «rivière claire»), près du village de Nakhok, à quelques ’kilomètres de la ville.

Terrain Kèovongkhot

Avec un étang d’un peu plus de 100 de longueur au bord duquel il pourraient établir un petit camping avec pêche dans le lac.

Galerie de photos

Il reste du boulot pour construire une petite maison pour la famille (d’ici octobre ou novembre prochain), défricher certaines parcelles, amener l’eau et l’électricité, et tout cela va se développer progressivement sur plusieurs années. L’endroit est idylllique et Vanh regorge d’idées pour faire fructifier le terrain… Aude, quant à elle, poursuit pour le moment son engagement avec le SFE, et la famille cherche une aide pour le suivi scolaire de leurs 3 enfants. Avis aux amateurs!


Jeudi 13 février, grotte de Phouphasouk

Matinée touristique… la seule du genre pour le moment. Vanh Keovonghot nous emmène (moi et deux jeunes filles qui visitent la région pour quelques mois), à la grotte de Phouphasouk, à près de 30 km au nord de Saravane. Je l’avais vue l’an dernier, mais cette fois c’est une autre visite ! L’an dernier, on a vu des pierres et stalag-mites et -tites ! Cette fois, on découvre plein d’étranges bestioles à 8 au beaucoup plus de pattes, des poissons, des têtards. D’autant plus que l’électricité est coupée ce jour-là (pour cause de travaux sur la ligne), on est seuls sur notre kilomètre et demi de tunnels, équipés de nos propres lampes.

Album de photos

Paksé, samedi 15 février

On se retrouve à Paksé pour une petite fête de départ chez Paul, avec un jeu de l’oie géant de son cru!

Français de 25 ans, Paul Schlegel venu pour deux ans travailler pour Terra Clear (entreprise à but social qui fabrique et distribue des filtres a eau en céramique et partenaire du SFE).

Tout le monde a apprécié ses qualités pratiques dans l’entretien, les réparation et la construction, son sens du service et son charmant accent français en anglais… et ont essayé en vain de le garder plus longtemps !

Paksé, dimanche 16 février

Occasion inattendue de retrouver Sam Mattix, en visite à Paksé pour un travail parmi les langues minoritaires. Une ville connaissance… Arrivé au Laos quelques temps avant nous, ce jeune missionnaire d’une vingtaine d’années avait été capturé par l’armée vietnamienne avec son collègue Lloyd Oppel et emmené dans les prisons du Nord-Vietnam pour plusieurs mois. C’était à une cinquantaine de km de Savannakhet et nous venions d’arriver au Laos depuis environ 3 semaines…

Après le petit déjeuner à La Boulange (petit restaurant tenu par un Français et sa femme laotienne, sans doute le seul – en tout cas dans le Sud du Laos – à faire du vrai pain baguette aussi parfaitement croustillant), nous allons au culte à la petite église laotienne tout près. La petite chapelle est bien pleine, l’électricité est coupée à diverses reprises (très bien pour mes oreilles, car le volume de la sono est beaucoup trop élevé, et la voix de l’assemblée qui chante est bien plus belle sans ces artifices!), et la prédication est pertinente et pratique…

C’est cette petite église que j’avais pu rejoindre pour la première fois en 1987, douze ans après notre départ en 1975. J’y avais retrouvé une petite communauté fidèle (et fière de «n’avoir pas manqué un seul culte depuis», selon les dire d’un des anciens), et tout émus qui pensaient qu’ils ne nous reverraient jamais…

.Le pasteur Somsy – tout jeune en 1974-75, mon année à Paksé – se souvient et rappelle comment «je leur enseignait la musique» – en fait, nous nous retrouvions avec des jeunes l’Église et quelques-uns de mes élèves du «Collège Saravane» autour de mon piano et des chants.

Attapeu — 16-21 février

Dimanche après-midi, départ pour Attapeu – là où le SFE démarrait son premier projet en 1998. J’y retrouve une belle équipe expatriée avec la famille Wagner (trois jeunes enfants), Mathias et Elena Breune (un jeune couple arrivé l’an dernier), et Marlis (une infirmière retraitée), avec les 14 collaborateurs laotiens des deux projets en cours : un appui à l’école d’infirmières et une projet d’inclusion des personnes en situation de handicap dans les villages. Une partie du travail de ce second projet est pris en charge par une équipe d’ADF, une fondation laotienne créée il y a quelques années par le Dr Prafix Inthasone. Ce partenariat est un vrai défi, un apprentissage pour nous comme pour eux – mais aussi une belle promesse de durabilité.

A l’hôtel où je réside 3 nuits, le SFE est bien connu, et cette dame me parle d’abord du docteur Philippe, qui lui a sauvé la vie, dit-elle. Et comme nous avons eu deux médecins du nom de Philippe dans l’histoire du SFE, ils sont connus comme Philippe le maigre et Philippe le gros… des termes qui sont bien entendus plus naturels en laotien que pour nous !!

22 février

Samedi matin, retour à Paksé avec Yannick Wagner, qui ramène à l’aéroport d’Ubon (Thaïlande) son beau-père venu en visite quelques temps. Encore une journée de contacts-surprise… avec ce contact avec un de mes anciens élèves du collège, qui tenait absolument à me revoir. J’avoue que je n’arrive pas à m’en souvenir. Mais j’avais à l’époque deux classes de 40 et 37 élèves…

23 février

Dimanche, départ pour Savannakhet. Directement depuis l’hôtel avec un minibus rapide (un véhicule de 15 places relativement confortable, malgré un peu d’encombrement avec les bagages). C’est en tout cas bien plus agréable que les bus standards qui s’arrêtent un peu partout, partent à l’heure mais arrivent à point d’heure.

Occasion de m’arrêter à Paksong-Lahanam pour rencontrer Ouane. C’est une dame laotienne de Genève, arrivée en Suisse en 1980, et qui est retournée vivre au Laos il y a une dizaine d’années avec son deuxième mari, Sinh, bien plus jeunes qu’elle. Elle a vécu un choc difficile à encaisser après le décès de Sinh, décédé en quelques jours suite à une maladie qui n’a pu son état de santé se dégrader brusquement. Elle est heureusement bien entourée par la communauté chrétienne de Song-Khone, toute proche – le lieu où se sont établis les premiers missionnaires en 1902.

Et me revoilà à Savannakhet pour quelques jours, avec plusieurs chantiers en cours avec le pasteur Vanh, le Dr Prafix, son fils Nathan… avant de rejoindre l’équipe du SFE pour la retraite annuelle d’une semaine.

Et déjà une rencontre surprise ce lundi… mais ce sera pour le prochain épisode.